La chaîne de traitements du mobilier archéologique

La chaîne de traitement du mobilier au SADY

Le SADY conserve actuellement plus de 245 000 objets complets ou fragmentaires de tailles et de matériaux très divers, en pierre, céramique, verre, métal ou bien en matière organique (os, bois, cuir, tissu, etc.). Selon le type de matériau, chaque objet ou fragment va suivre une chaîne de traitements indispensables à sa conservation et préalable à son étude.










o La première étape, le lavage, consiste à nettoyer les objets afin d’enlever la pellicule de terre déposée en surface : à l’eau claire, avec une brosse à dents, une éponge ou un pinceau selon la fragilité du fragment. Chaque ensemble stratigraphique (Us) est lavé séparément.

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Lavage à l’eau et à l’éponge d’un fragment de poterie protohistorique.

Certains fragments plus fragiles ou sensibles à l’humidité (métaux, surfaces peintes, verres altérés, etc.) seront dispensés de cette étape et pris en charge directement par la restauratrice du SADY, qui pourra appliquer des mesures de conservation curative si besoin (consolidation ou stabilisation).


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Exemple d’un séchage lent où les fragments sont recouverts d’un film plastique.

Une fois lavés, certains objets nécessitent une surveillance particulière lors du séchage. Les céramiques peu cuites, notamment, doivent faire l’objet d’un séchage assez lent, en les recouvrant, par exemple, d’un film plastique qui limitera la formation de craquelures en surface.


o Lorsque le séchage est terminé, on procède au tri des fragments. Il consiste à rassembler les objets provenant d’un même ensemble stratigraphique par matériau, par datation et par type d’objet. Le tri est l’étape préparatoire de l’inventaire et des études qui seront menées par type de matériau.



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Objets en silex en cours de marquage.

o Il est alors nécessaire de procéder au marquage des fragments afin de conserver l’information de leur provenance. Cela consiste à reporter sur chaque fragment l’abréviation du nom de la commune et du site (ex : RLB pour Rocquencourt "Le Bourg") et les références stratigraphiques (n° de zone, de tranchée, de fait*, d’Us*). L’inscription se fait sur une partie discrète de l’objet et doit rester réversible. Une couche de vernis est donc appliquée au préalable, donnant une surface lisse et imperméable permettant d’écrire à l’encre de Chine.
Ce travail devient essentiel lorsque des fragments d’un même objet proviennent de différents contextes stratigraphiques. Un véritable travail de fourmis lorsqu’il s’agit de numéroter des milliers de tessons de céramique…

o Après cette étape, l’assemblage ou le remontage des fragments d’un même objet peut débuter. Il s’agit de rechercher les morceaux qui s’accolent sur le principe d’un puzzle en trois dimensions et de les assembler au scotch repositionnable.

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Tessons de céramiques médiévales en cours de remontage.

Dans le cas d’un remontage de céramiques, l’observation attentive des différents tessons permet d’effectuer un tri par type de pâte, de couleur, d’épaisseur ou d’élément remarquable (bord, fond, anse, décor, etc.). Cette phase demande de la patience et de la minutie : un vase peut, à lui seul, être constitué de plus d’une centaine de fragments.

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Fiche descriptive d’une céramique (extrait de la base "Objectif Mémoire" du SADY).

o L’inventaire consiste à créer, dans une base de données informatisée, une fiche descriptive correspondant à chaque objet ou lot d’objets. On y précisera notamment le nom, le(s) matériau(x), la datation, les dimensions, le poids, le nombre d’individus, le nombre de fragments, l’état de conservation, la description, le lieu de découverte, les données stratigraphiques et le numéro d’inventaire de l’objet…
Ce numéro d’inventaire se compose généralement de l’abréviation du site, des références stratigraphiques et d’un numéro d’isolation lorsqu’il s’agit d’un objet à part entière (comme par exemple pour cette aiguière remontée : CHE.6009.12). Il sera reporté, au feutre indélébile, sur une étiquette qui accompagnera toujours l’objet.


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Photographie et dessin d’objets : racloir paléolithique et pichet médiéval.

o Les objets les plus remarquables sont documentés au moyen de photographies et/ou de dessins qui viendront, notamment, illustrer le rapport scientifique de l’opération archéologique ou une action de médiation vers le grand public.

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Radiographie d’une plaque décorative gauloise.

Des campagnes radiographiques peuvent également être effectuées pour les objets métalliques afin de les identifier.
L’ensemble des supports iconographiques (dessins, photographies, radiographies) est enregistré et recensé dans une base de données informatisée.



o Pour assurer la conservation des collections, un conditionnement spécifique est mise en œuvre afin de placer chacun des objets ou lot d’objets dans un emballage adapté selon sa fragilité et sa sensibilité à l’humidité. La plupart des objets est conditionnée dans des sachets Minigrip et placée ensuite dans des caisses standards empilables.

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Conditionnement d’un verre à tige médiéval et boîte conservant des objets métalliques (avec sachet de Silicagel).

Des supports en mousse peuvent être réalisés pour les objets les plus fragiles. Les objets volumineux seront stockés sur palettes. Quant aux objets sensibles aux variations du taux d’humidité, ils seront conservés dans des boîtes hermétiques avec du Silicagel sec (gel de silice) pour les métaux et du Silicagel humide pour les matières organiques (cuir, bois…).








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Stockage sur étagères mobiles (à gauche) et fixes, à droite, pour les objets fragiles.

o Une fois l’étude achevée, les objets sont stockés définitivement dans des magasins équipés principalement d’étagères mobiles pour optimiser l’espace et de quelques étagères fixes pour les objets les plus sensibles aux vibrations. Chaque boîte est numérotée ainsi que les étagères ; ces références sont reportées sur les fiches d’inventaire des objets pour pouvoir les localiser facilement.

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Thermohygrographe et salle de conservation des objets métalliques.

o Enfin, des mesures de conservation préventive sont appliquées pour assurer la conservation à long terme des collections. Le climat est surveillé régulièrement dans les espaces de stockage au moyen de thermohygrographes (appareils qui permettent d’enregistrer la température et le taux d’humidité relative ou H. R.). L’architecture des magasins de stockage a été conçue pour assurée une température stable, entre 18-20 °C, et un taux d’humidité relative de 50-55 % qui conviennent à la majorité des objets, exceptés pour les métaux qui doivent être conservés dans une atmosphère plus sèche (taux d’humidité relative inférieur à 40%). Une salle équipée d’un déshumidificateur leur est dédiée exclusivement.


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Exposition temporaire à Montigny sur l’occupation antique des Yvelines (2008-2009).

Tous ces objets sont bien entendu à disposition des chercheurs et peuvent être présentés lors d’expositions temporaires réalisées par le SADY ou être prêtés à des musées ou centres culturels qui en font la demande (sous réserve d’autorisation des propriétaires et de l’assurance de bonnes conditions de transport et de présentation).



À télécharger : 2 tableaux synthétiques présentant les 1ers traitements et les conditions de stockage des collections, selon le type de matériau, au SADY.

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