Néolithique

De -5000 à -2000

Le territoire et les hommes

Les vallées de la Seine, de la Mauldre et de la Vaucouleurs constituent de grandes voies de communication et d’échanges, et par conséquent des lieux privilégiés d’occupation. En effet, on y a remarqué une concentration particulièrement importante d’objets néolithiques en surface des terres labourées. Puis, l’homme du Néolithique colonise progressivement les plateaux et leurs rebords.

Les vestiges archéologiques de cette période appartiennent à divers groupes culturels qui se sont succédés dans le département.

Cette période connaît un développement des échanges. Le plus souvent, on troque entre villages proches. Mais certains objets (haches, lames…) en matières rares (ambre, silex de très bonne qualité…) peuvent voyager très loin.

Pour les transporter, les vallées fluviales et la mer constituent des voies de circulation privilégiées. Témoin de ces réseaux d’échange, le grand nombre de bracelets en schiste découvert dans le département alors que l’on n’y trouve pas ce matériau à l’état naturel. Le schiste est importé de Bretagne ou du Massif Central mais les bijoux sont fabriqués localement.

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Carte des sites néolithique.

Production agricole et artisanale

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Village néolithique installé sur une zone défrichée (aquarelle d’Agnès Fontaine).
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Blé.

Les chasseurs-cueilleurs des périodes précédentes deviennent progressivement des cultivateurs sédentaires travaillant la terre pour obtenir des céréales (blé, orge, avoine…) et des légumineuses (pois, lentilles…).

Ils apprivoisent et domestiquent des animaux (bœufs, moutons, chèvres, porcs). Pendant cette période a lieu une déforestation à grande échelle. L’homme marque le paysage de son empreinte pour les besoins de l’agriculture.

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Moutons.

Parallèlement à l’agriculture, certains hommes se spécialisent dans la fabrication d’objets de la vie quotidienne. C’est la naissance des premiers artisans. De nombreuses innovations techniques découlent de cette nouvelle façon de vivre.

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Maquette d’un puits de mine néolithique.

Les premières exploitations minières font leur apparition. Le ramassage du silex en surface ne suffit plus à l’approvisionnement en matière première, il faut atteindre le silex en sous-sol. Sur les communes de Flins-sur-Seine et d’Aubergenville, les archéologues du Service archéologique départemental des Yvelines ont trouvé en 1999 les preuves de l’existence d’une vaste minière, c’est-à-dire de puits et de galeries d’extraction de rognons de silex. Le site, témoin d’une véritable " industrie du silex ", a livré des milliers de déchets de taille, de mise en forme de blocs de matière première et des ébauches d’outils. Après son extraction, le silex était taillé par des artisans spécialisés.

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Céramique et outils néolithiques.

L’apparition de l’agriculture engendre le besoin de créer de nouveaux outils en pierre pour moudre et broyer (meules, broyeurs, pilons…). Mais l’invention la plus importante dans le travail de la pierre est le polissage. En effet, les outils, ainsi rendus lisses, deviennent plus solides. Cette technique, par exemple, est utilisée pour les haches. A Neauphle-le-Vieux, on a retrouvé de nombreux exemplaires de ce type d’outils.

Mais les innovations ne s’arrêtent pas là. La céramique, qui permet de stocker et de cuire les aliments, le métier à tisser et la teinture végétale qui permettent de réaliser des vêtements en fibres végétales sont quelques-unes des autres nouveautés du Néolithique.

Architecture et habitat

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Maquette de maison néolithique.
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Maquette de maison néolithique avec aperçu du clayonnage.

Devenu sédentaire, l’homme du Néolithique construit des maisons plus solides, faites pour durer. Les villages se multiplient en raison d’une forte poussée démographique.

Les premières fortifications (palissade de bois, fossé ou rempart) apparaissent, ce qui laisse supposer l’existence de conflits.

A Mézières-sur-Seine, plusieurs sites ont été détectés grâce à une concentration très importante de vestiges archéologiques : éclats et outils divers en silex, lames de haches polies en silex et en grès, fragments de céramique et de bracelets en schiste…

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Le menhir de La « Pierre Grise » à Neauphlette.

Les objets trouvés laissent penser que l’occupation a perduré pendant tout le Néolithique.

Les Yvelines possèdent plusieurs menhirs qui servaient à délimiter différents territoires. Parmi les exemples attestés par l’archéologie, on peut citer " la Pierre Levée " à Drocourt, " la Pierre Drette " à Guitrancourt ainsi que " la Pierre Grise " à Neauphlette. bloc de pierre allongé ou dressé verticalement.

Vie spirituelle

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Allée couverte de Conflans-Sainte-Honorine.

Pour enterrer leurs morts, les hommes construisent des monuments de grande dimension, en pierre, appelés mégalithes. Ce sont des sépultures collectives qui constituent de véritables cimetières car elles peuvent contenir plusieurs centaines de corps. Des offrandes sont déposées auprès des défunts : haches polies, outils en silex et en os, céramiques et parures. En Yvelines, ces monuments se situent majoritairement dans le nord du département, en vallée de Seine.

L’ allée couverte du " Trou-aux-Anglais " , située à Aubergenville, est encore visible tout comme celles de Conflans- Sainte-Honorine et d’Epône. Il subsiste également le dolmen de la Pierre Ardoue à Saint-Léger-en-Yvelines, situé au cœur de la forêt de Rambouillet. A Bonnières-sur-Seine, se situe une allée sépulcrale. C’est la seule restée presque intacte jusqu’à nos jours. Elle renfermait les ossements d’une quarantaine d’individus. L’hypogée de Jeufosse, quant à elle, est une grotte artificielle creusée dans la craie et entourée d’un mur en pierre. C’est le seul exemple de ce type de sépulture dans les Yvelines.

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Coupe schématique d’un hypogée d’après Masset, Claude. Les Dolmens. Paris : Errance, 1993.

Ces monuments de pierre sont parfois ornés de gravures. C’est le cas du " Trou aux Anglais " à Aubergenville par exemple. Une dalle du monument mégalithique de Marly-le-Roi porte, quant à elle, la gravure stylisée d’une hache et de son manche ainsi qu’un grand carré dont le centre est piqueté.

Ces gravures sont les seuls témoins encore visibles des cultes qui pouvaient être pratiqués par les hommes du Néolithique.

- Bibliographie

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"J’ai toujours rêvé d’être archéologue", l’expérience d’élèves de 5e de Bondy, dont le collège accueille en résidence Cyrille Le Forestier, archéologue de l’Inrap, pour une année scolaire. Une émission de 30 mn sur France Culture où les enfants s’expriment sur leurs découvertes et le métier d’archéologue. A écouter !

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