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JOUARS-PONTCHARTRAIN : de nouvelles connaissances sur les derniers chasseurs-cueilleurs, les Mésolithiques

Un diagnostic d’archéologie préventive, réalisé au printemps 2012 par le service archéologique départemental des Yvelines, préalablement à la construction d’habitations, a permis de mettre au jour une occupation datée du Mésolithique (– 9 000 / - 7 200 ans).

Un site bien conservé. Des perspectives intéressantes pour les archéologues

À l’instar d’autres sites de la même période, cette occupation se matérialise par plusieurs concentrations d’objets en silex, localisées sur un léger replat dans un versant exposé à l’ouest. Elles sont toutes contenues dans une couche de sédiment de couleur grisâtre à dominante sableuse. Cette "unité stratigraphique " correspond à un véritable sol d’occupation préhistorique recouvert par des dépôts sédimentaires plus ou moins conséquents issus du glissement des terrains situés plus haut.
Ce sol a donc été épargné par l’érosion. Autrement dit, les objets exhumés ont été retrouvés là où les chasseurs-cueilleurs qui ont fréquenté le site entre le IXe et la première moitié du VIIIe millénaire avant notre ère les ont abandonnés. Ils permettent de percevoir ce qui pourrait être le campement de courte durée d’un groupe de chasseurs.

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Les sondages manuels réalisés dans une des tranchées de diagnostic.

Le plan de répartition de ces objets a permis d’estimer l’extension réelle de l’occupation à environ 7 500 m². Plusieurs secteurs de quelques mètres carrés ont été explorés à la main de façon à obtenir des informations plus précises sur son organisation interne. Ce sont ainsi huit sondages qui ont été ouverts sur 4 m² chacun et sur une trentaine de centimètres de profondeur.

Répartition et étude du mobilier

Au total, 107 objets et près de 100 esquilles de silex ont été découverts dans les 32 m² concernés. Il faut toutefois souligner que les quantités mises au jour varient de manière conséquente d’un sondage à l’autre. La distribution des vestiges n’est donc pas uniforme sur le replat où se sont installés les Mésolithiques.

De même, les silex portant des traces de chauffe ne se répartissent pas de manière aléatoire, bien qu’aucun foyer n’ait été identifié. En effet, dans certains sondages, les silex brûlés atteignent un taux de près de 50 % tandis que d’autres sondages n’en comportent aucun. Le même constat peut être dressé pour la répartition des blocs de matière première, des outils et des pointes de flèche. Ces différences significatives vont dans le sens de l’existence d’aires bien délimitées, dévolues à des activités qu’il est malheureusement difficile d’identifier avec certitude.

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Outil prismatique, en grès-quartzite, découvert à Jouars.
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Outils et lames brutes en silex (1 : grattoir ; 2 : burin ; 3, 5 et 6 : lames ; 4 : denticulé ).

Le mobilier étudié se compose essentiellement de silex taillés auxquels s’ajoutent quelques éléments en grès-quartzite.

Les outils, indifféremment réalisés à partir d’éclats ou de lames de ces deux matériaux, demeurent rares mais sont assez variés (grattoirs, burins, denticulés ). Ils ont très vraisemblablement servi au traitement du gibier chassé dans les environs (découpe, raclage de la peau…).




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Pointe de flèche mésolithique en silex, provenant de Jouars.

Les blocs de matière première et les déchets de taille représentent au contraire une part importante des vestiges récoltés. Comme souvent, la taille du silex constitue une activité de premier plan des groupes de chasseurs. La confection sur place de pointes de flèche, utilisées pour la chasse, est bien attestée par la présence des déchets de fabrication.


Ainsi, à bien des égards le site du Moulin des Mousseaux apparaît comme une découverte importante. Dans le département, il s’agit du premier site mésolithique, bien conservé, étudié dans le cadre de l’archéologie préventive.
Les indices de cette période à l’ouest de Paris demeurent encore peu nombreux. À l’exception notable des sites anciennement fouillés à Sonchamp (Hinout, 1995) et Auffargis (Daniel, 1965), la plupart des informations est effectivement issue de prospections pédestres et ne permet pas de réfléchir à l’organisation des campements occupés par les derniers chasseurs-cueilleurs du Bassin parisien.

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