Moyen Âge

Du XIe siècle à 1492

Le territoire et les hommes

A l’époque médiévale, le nord du département compte la densité de population la plus importante. Le sud est moins peuplé et couvert de forêt, le sol étant moins propice aux cultures.

De grandes familles seigneuriales dominent le territoire comme les Chevreuse-Montlhéry-Rochefort, les Meulan, les Mauvoisin ou les Montfort. Le nord-est du département est quant à lui sous influence royale directe : le roi possède les châteaux de Poissy et de Saint-Germain-en-Laye.

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Denier en argent frappé à Mantes-la-Jolie.

Les villes les plus importantes sont Mantes-la-Jolie, Maule, Sonchamp, Montfort, Meulan et Poissy, Rambouillet, Ablis, Houdan, Saint-Germain-en-Laye, Chevreuse et Beynes.

Il existe sur le territoire deux lieux de commerce particulièrement fréquentés, notamment pour l’approvisionnement de Paris. A Poissy se tient un important marché aux bœufs. Les marchands viennent de Bretagne et de Normandie pour vendre leur bétail. A Saint-Arnoult-en-Yvelines, à proximité de la Beauce, se tient un marché au blé.

Lors de fouilles effectuées au XIXe siècle dans les ruines du château de Montfort-l’Amaury, on a découvert un vase contenant plus de 2200 monnaies en argent enfouies au début du XIIe siècle. Ces pièces proviennent de villes diverses telles que Mantes, Provins, Troyes, Meaux, Amiens, Bordeaux… Elles prouvent l’existence d’importants échanges avec les autres régions.

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Carte des sites du Moyen-Âge.

Production agricole et artisanale

Le massif forestier de Rambouillet, le plus important du département, appartient aux Montfort. Il en existe d’autres comme la forêt de Saint-Germain ou de Cruye (aujourd’hui forêt de Marly) qui sont la propriété du roi. D’autres zones sont défrichées au cours du Moyen Age, comme l’indiquent des noms de lieux évocateurs telle la ville des Essarts-le-Roi .

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Tasse retrouvée à Poissy.
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Pichet du château de Chevreuse.

Outre les cultures vivrières, le nord du département produit du vin très apprécié jusqu’en Angleterre, tandis que le sud fournit du blé.

A cette époque, l’artisanat est florissant dans la région. On produit notamment de nombreuses poteries : pichets, cruches, jarres, bouteilles, plats, tasses… Elles sont décorées de traits, virgules, bandes ou pastilles. Certaines de ces céramiques ont été fabriquées à Poissy.

Architecture et habitat

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Maison à colombages à Houdan.

Les maisons se regroupent progressivement pour former des villages autour de l’église ou du château. L’habitat se compose essentiellement de maisons à colombages. Quelques-unes de ces maisons sont encore visibles à Houdan, Mantes-la-Jolie ou Montfort-l’Amaury.

Des villages se forment autour de châteaux importants comme à Montchauvet, Montfort et Poissy. Quelques bourgs nouveaux sont créées au détriment de la forêt comme Les Hayes par exemple.

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La tour Saint-Martin à Mantes-la-Jolie.

Au Moyen Age, les villes, qui acquièrent progressivement une certaine indépendance, se dotent d’enceintes. Ces fortifications sont remaniées au gré des progrès de l’art militaire. Le département possède plusieurs exemples de ces enceintes urbaines dont il reste soit des vestiges, soit leur tracé, encore visible dans la forme des rues de la ville. A Mantes-la-Jolie, il en subsiste aujourd’hui quelques parties datant du XIIIe siècle comme la Tour Saint-Martin ou la Porte au Prêtre.

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Vue aérienne de la ville d’Houdan. On peut y détecter la forme de l’ancienne enceinte.

A Montfort-l’Amaury une partie des murs de la première enceinte du XIe siècle est encore visible au sud de la ville. Les villes d’Ablis, de Saint-Arnoult-en-Yvelines, de Rochefort-en-Yvelines, d’Houdan, de Beynes, de Chevreuse, de Saint-Germain-en-Laye et sans doute de Meulan possédaient également autrefois ce type d’enceintes.

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Le château du « Clos de la Motte - Elleville » à Saint-Martin-des-Champs sur le cadastre napoléonien.

Le château concrétise le pouvoir du seigneur sur le territoire qu’il domine. Certains châteaux modestes sont bâtis sur des buttes entourées d’un ou plusieurs fossés. Ils comportent généralement un édifice en bois, parfois en pierre, protégé d’une enceinte en bois, et une basse-cour, entourée elle-même de fortifications.

Ces châteaux se créent dès le Xe siècle et se multiplient aux XIe et XIIe siècles. On en recense une trentaine dans le département des Yvelines, dont certains sont encore visibles et ont pu donner leur nom au lieu qui les a vu naître.

C’est le cas du " Clos de la Motte " à Saint-Martin-des-Champs, de " La Butte à Philippe " à Neauphle-le-château ou encore " La Butte Ancelot " à Montchauvet.

Le département compte également de nombreux châteaux en pierre dont les vestiges sont plus ou moins importants aujourd’hui. Citons par exemple ceux d’Houdan ou de Montchauvet, dont il subsiste le donjon, de Beynes et de Chevreuse, mieux conservés et fouillés tous deux par le Service archéologique départemental ou encore celui de Montfort-l’Amaury. Sans oublier la tour de Conflans-Sainte-Honorine, du XIe siècle, l’un des plus anciens château en pierre du département.

Outre les châteaux, existaient également des " maisons fortes ", appelées ainsi en raison des éléments défensifs (tour, enceinte, fossé) qu’elles possèdent. Elles sont au centre de petites seigneuries. Petit à petit ces demeures se transforment en simples habitats et leurs éléments défensifs deviennent décoratifs. Si les textes évoquent des maisons fortes dès le XIIe siècle, les exemples yvelinois encore visibles datent du XIVe au XVIe siècle et sont des propriétés privées. A Grosrouvre, par exemple, se situe une maison fortifiée de brique et de grès de la fin du Moyen Age. Le manoir d’Apremont, dont la façade est ornée de deux imposantes tours d’angle, date du XIVe siècle, tandis que le manoir d’Arnouville-lès-Mantes, agrémenté de deux tourelles, date de la fin du XVIe siècle.

Vie spirituelle

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Vases à encens de Chavenay.

Dès la fin du Haut Moyen Age, on n’enterre plus les gens habillés mais nus dans des linceuls et les objets déposés dans les tombes sont liés aux rituels funéraires. Les cimetières se placent essentiellement autour et dans les églises. A Chavenay, une dizaine de sépultures a été découverte à l’intérieur de l’église Saint-Pierre. Ces tombes renfermaient divers objets dont des vases à encens. Ils étaient percés de trous pour laisser s’échapper la fumée odorante au dessus du cercueil.

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Crypte de Maule.

Les villes de Houdan et de Mantes sont des étapes sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle passant par Tours. La construction de cryptes pour conserver les reliques des saints se poursuit à l’époque médiévale. Le département des Yvelines possède plusieurs cryptes médiévales remarquables comme celles de Montfort, Maule et Triel.

Les Yvelines possèdent également des exemples caractéristiques d’édifices de style roman (du Xe au XIIIe siècle en France) et de style gothique (du XIIIe au XVIe siècle en France).

Quelques exemples d’édifices de style roman

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La collégiale de Poissy.

L’église Saint-Anne de Gassicourt à Mantes-la-Jolie est construite au XIe siècle. Dépendante de l’abbaye de Cluny, elle présente une architecture issue de deux influences. Le clocher est d’inspiration bourguignonne, les chapiteaux et leurs motifs (pointes de diamants, entrelacs…) sont d’inspiration normande.

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Carreaux de pavement de l’abbaye des Vaux-de-Cernay.

L’église Saint-Martin de Louveciennes, construite au XIIe siècle mais remaniée à la fin du XIXe siècle, est surmontée d’un clocher roman. A l’intérieur se trouve un chevet plat daté du XIIe siècle, élément exceptionnel au Moyen Âge en Ile-de-France.

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Vue aérienne de l’abbaye des Vaux-de-Cernay.

La collégiale de Poissy, construite à partir du XIe siècle et restaurée par Viollet-le-Duc au XIXe siècle, présente un clocher-porche qui constitue l’élément le plus ancien, de la fin du XIe siècle. L’élévation à trois niveaux de la nef primitive est directement influencée par l’art roman normand. L’édifice actuel date pour partie de la première moitié du XIIe siècle.

L’abbaye cistercienne des Vaux-de-Cernay, d’influence romane, a été fondée au XIIe siècle. Il subsiste aujourd’hui une partie de l’abbatiale. Les bâtiments conventuels datent du XIXe siècle, mais il y fut inséré, en remploi, de nombreux éléments d’architecture provenant des édifices de l’ancienne abbaye.

Quelques exemples d’édifices de style gothique

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La collégiale Notre-Dame de Mantes-la-Jolie.

A Mantes-la-Jolie, la collégiale Notre-Dame, commencée au XIe siècle, va devenir à partir du XIIe siècle l’un des plus beaux exemples du premier art gothique, proche du style de Notre-Dame de Paris.

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La commanderie des Templiers de La Villedieu à Elancourt.

La Commanderie des Templiers de La Villedieu, située à Elancourt, date du XIIe siècle. Elle protégeait la route et permettait l’accueil des pèlerins. Il subsiste la chapelle de style gothique du XIIIe siècle qui a été fortement restaurée.

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L’abbaye de Notre-Dame de la Roche à Levis-Saint-Nom.

L’abbaye de Levis-Saint-Nom est à l’origine un ermitage dont les bâtiments religieux sont construits au XIIIe siècle grâce à la donation de Gui Ier de Lévis après que ses occupants sont devenus des chanoinesréguliers de l’ordre de saint Augustin. Il subsiste l’église en forme de croix et la salle capitulaire médiévale.


- Bibliographie

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"J’ai toujours rêvé d’être archéologue", l’expérience d’élèves de 5e de Bondy, dont le collège accueille en résidence Cyrille Le Forestier, archéologue de l’Inrap, pour une année scolaire. Une émission de 30 mn sur France Culture où les enfants s’expriment sur leurs découvertes et le métier d’archéologue. A écouter !

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