Une ferme gauloise existe à cet emplacement depuis le Ier siècle avant J.-C. A l'époque gallo-romaine, la vie continue sur le site. Vers 40 après J.-C., des potiers installent leur atelier à proximité. Cet atelier comprend deux fours et un petit bâtiment rectangulaire. Peu de temps après, il est déplacé. Le nouvel atelier, sur lequel 5 fours se succéderont, fonctionnera pendant 25 à 30 ans, l'équivalent d'une génération. Ces ateliers ont produit surtout des pots pour l'emballage et le transport de denrées produites dans le voisinage. Ils pouvaient contenir par exemple des salaisons ou du miel.
L'atelier est ensuite abandonné, mais le site est toujours occupé. Un des bâtiments est réutilisé et d'autres sont construits à la fin du 1er siècle ou au début du IIe.
A la fin du IIe siècle ou au tout début du IIIe, des potiers
s'installent de nouveau sur le site. Une des petites maisons est récupérée
et agrandie. Les potiers construisent également toutes les installations
qui leur sont nécessaires : bacs d'argile, tours, fours, locaux pour
la fabrication, le stockage et le séchage des pots, qui se fait dans
une pièce chauffée. Trois ateliers, qui s'installent les uns
après les autres et fabriquent toutes sortes de pots, vont fonctionner
pendant la première moitié du IIIe siècle. Ils vendent
leur production jusqu'à la Seine et aux limites des autres cités.
Vers les années 250, les trois ateliers sont définitivement
abandonnés, peut-être en relation avec la crise économique
qui caractérise cette époque.
Zone de diffusion des poteries de
La Boissière-Ecole au IIIe siècle
après J.-C.
Pour connaître la zone de diffusion des poteries
de La Boissière-Ecole, les archéologues ont étudié
les récipients découverts sur les sites d'habitat gallo-romains
en Ile-de-France. Ils ont pu déterminer que l'on ne retrouve pas de
poteries de La Boissière-Ecole au nord de la Seine, sans doute parce
que ce fleuve marque la frontière entre Carnutes (peuple gaulois dont
la capitale fut Chartres puis Orléans) et Véliocasses (peuple
gaulois dont la capitale était Rouen), limite qui perdure à
l'époque gallo-romaine. A l'ouest, les poteries ne dépassent
pas la limite entre Carnutes et Aulerques éburovices (capitale Evreux),
à l'est entre Carnutes et Parisiens. Le fait de traverser ces limites
administratives obligeait peut-être à payer des taxes et des
péages qui rendaient la céramique trop chère pour rester
compétitive. Au sud, aucune limite administrative n'existe, mais c'est
probablement la concurrence d'autres ateliers, comme ceux de Chartres (28),
de Dourdan (91) ou de Saint-Evroult (91), qui explique la limite de la diffusion
de la poterie de La Boissière-Ecole.