Au IIIe siècle après J.-C., les ateliers de La Boissière-Ecole ont produit des poteries diverses dont on peut déterminer l'utilisation, ce qui nous informe sur les pratiques culinaires des Gallo-romains d'Ile-de-France. Des pots à cuire munis d'un couvercle servent à faire bouillir les aliments. Leur fond plat permet de les poser au milieu des braises. Pour accompagner les poissons et viandes bouillies, de nombreuses sauces sont préparées. Les ingrédients, graines, épices et légumes, sont broyés longuement dans un mortier à l'aide d'un pilon, avant d'être liés avec du garum*, du vin ou de l'huile. Les viandes et poissons peuvent également être cuits dans leur jus, grillés ou rôtis, voire revenus dans l'huile dans des poêlons. Ce dernier type de cuisson, typiquement méditerranéen, est moins répandu en Gaule. Pour mijoter ragoûts et hachis, on utilise des cocottes à trois pieds, avec ou sans couvercle. Pour cuire au four galettes, gâteaux, tourtes et semoules, on utilise des plats épais et résistants, lissés à l'intérieur pour éviter l'adhérence des aliments. Le fromage frais est également très apprécié. On a ainsi retrouvé quelques faisselles dans les productions de La Boissière-Ecole.
L'archéologie nous donne également d'autres informations,
notamment sur les cuisines romaines et leurs aménagements.
A Pompéi et Herculanum, par exemple, la brutalité de l'éruption
volcanique a fixé tous les gestes de la vie quotidienne et a préservé
les matériaux qui se détruisent généralement dans
la terre : cuir, bois...
Sur d'autres sites, l'étude des restes osseux des animaux (archéozoologie)
et celle des restes de plantes comme les graines ou les noyaux (carpologie)
nous renseignent aussi sur l'alimentation.
Les fouilles sous-marines ont permis de repérer les grands courants
commerciaux. Les marques faites sur les pots révèlent leur provenance
et leur contenu.
* Le garum est une sauce de poisson macérée
dans une saumure, très appréciée des Romains, qui se
rapproche du nuoc-mam asiatique.